29 octobre 2015

Un lien qui s'étire

Je ne pensais pas que ce serait si difficile. Je me sens toute molle, trempée de larme et complètement paumée. 

Il n’y a qu’une chose en moi qui me tire en avant : comme un lien noué à mes tripes qui se tend et s’étire douloureusement. L’autre côté de ce lien est attaché à ma petite loutre, qui doit vaquer à ses occupations avec ses nouveaux amis, sans conscience de la douleur de sa Maman Loutre. 
 
Pendant 18 mois, nous sommes restées ensembles. Sauf pendant mes hospitalisations… 
Même lorsqu’elle allait chez son ancienne nounou, ce n’était que deux fois par semaine, et juste pour un matin ; la perspective de la retrouver « dans trois heures » adoucissait la séparation. 

Aujourd’hui, c’est toute la journée que ma fille est loin de moi. Et demain ce sera la même chose, puis la semaine prochaine… 
Me dire que j’ai de la chance, que j’ai pu rester avec elle à temps complet pendant 18 mois quand d’autres doivent reprendre le travail au bout de trois mois, ça ne m’aide qu’un tout petit peu de rien.


Elle me manque. Je fourre le nez dans son pyjama, je console un ours qu’elle a abandonné sur le sol de sa chambre. Je pleure pour moi seulement, car je sais qu’elle est bien avec sa Nounou Toute Douce, ses nouveaux copains et copines. 
Toute Douce a même trouvé le truc pour s’attacher l’affection de Petite Loutre pour la vie : un vieux téléphone portable que la petite met à son oreille pour entamer de grandes conversations avec des amis imaginaires. Peut-être qu’elle s’amusera à m’appeler dans la journée, si je lui manque un peu. 



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