Je ne pensais pas que ce serait si difficile. Je me sens
toute molle, trempée de larme et complètement paumée.
Il n’y a qu’une chose en moi qui me tire en avant : comme un lien noué à
mes tripes qui se tend et s’étire douloureusement. L’autre côté de ce lien est
attaché à ma petite loutre, qui doit vaquer à ses occupations avec ses nouveaux
amis, sans conscience de la douleur de sa Maman Loutre.
Pendant 18 mois, nous sommes restées ensembles. Sauf pendant mes
hospitalisations…
Même lorsqu’elle allait chez son ancienne nounou, ce n’était que deux fois par
semaine, et juste pour un matin ; la perspective de la retrouver « dans
trois heures » adoucissait la séparation.
Aujourd’hui, c’est toute la journée que ma fille est loin de moi. Et demain ce
sera la même chose, puis la semaine prochaine…
Me dire que j’ai de la chance, que j’ai pu rester avec elle à temps complet
pendant 18 mois quand d’autres doivent reprendre le travail au bout de trois
mois, ça ne m’aide qu’un tout petit peu de rien.
Elle me manque. Je fourre le nez dans son pyjama, je console un ours qu’elle a
abandonné sur le sol de sa chambre. Je pleure pour moi seulement, car je sais
qu’elle est bien avec sa Nounou Toute Douce, ses nouveaux copains et copines.
Toute Douce a même trouvé le truc pour s’attacher l’affection de Petite Loutre
pour la vie : un vieux téléphone portable que la petite met à son oreille
pour entamer de grandes conversations avec des amis imaginaires. Peut-être qu’elle
s’amusera à m’appeler dans la journée, si je lui manque un peu.
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